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3 juin 2015

Workshop Grrrnd Zéro Böhlen

Workshop Grrrnd Zéro Böhlen

Lieu : Vaulx-en-Velin (69)
Montant de travaux :
 500 €HT
Maitrise d’ouvrage :
 Association Grrrnd Zero
Mission :
Conception + réalisation
Statut :
réalisé en mai 2015

Dans le cadre de la reconversion des anciennes papeteries Alibaux en espace associatif et culturel pour l’association Grrrnd Zéro, nous avons co-organisé un workshop pour l’aménagement de la place centrale avec les collectifs Pourquoi Pas ?!, et Glaneurs de possible[s].

Programme
La maîtrise d’ouvrage souhaitait pouvoir profiter d’espaces extérieurs appropriables, aussi bien au quotidien que lors d’évènements (concerts, projections, etc.).

Posture architecturale et urbaine
Le site offre à l’échelle de la ville une singularité forte. Rare édifice qui témoigne de l’époque industrielle du quartier, il a également la particularité d’avoir été abandonné, puis laissé en friche, avant que Grrrnd Zéro ne le réinvestisse à partir de 2014. Ces différentes histoires ont toutes marquées le site – qui en conserve les traces- et participe à son identité.
Coincé entre un concessionnaire et une usine d’aluminium, à proximité de l’hippodrome et du centre commercial Carré de Soie, le site offre une toute autre ambiance dans ce monde urbain : architecture industrielle des années 60, tiers paysage et graffitis.
L’enjeu du projet résidait donc dans la préservation de la particularité du site et sa valorisation, en se souciant autant de la mémoire du lieu et de la conservation de ses ambiances, que sur l’apport de nouveaux usages. Les questions posées sont les suivantes : Comment composer dès lors avec les espaces existants ? Comment ré-habiter un lieu laissé en friche sans effacer son atmosphère singulière ?
Le travail a consisté, dans un premier temps, à l’identification des micro-paysages existants sur le site et, dans un second temps, à la création de micro-architectures visant à relier ces fragments pour composer un ensemble cohérent.

Fabriquer autrement : Ressources humaines
Le projet a été réalisé dans le cadre d’un workshop, co-organisé avec les collectifs Pourquoi Pas ?!,Glaneurs de possible[s] et l’association Grrrnd Zéro. Les équipes de réflexion et de construction comprenaient des étudiants en architecture et en urbanisme, des volontaires de tout horizon, ainsi que de membres de l’association Grrrnd Zéro. Cette mixité a permis de confronter les idées à l’expérience et aux besoins des usagers.
L’intervention a été décomposée en deux week-ends de conception et une semaine de construction intensive. Après analyse de site et définition du programme, les différents micro-projets ont été conçus et réalisés collectivement. La co-construction a été l’occasion d’insuffler une énergie nouvelle dans l’aménagement du lieu : un projet participatif de A à Z, de la conception à la réalisation.

Fabriquer autrement : Ressources matérielles
La volonté a été d’utiliser les ressources matérielles qu’offrait la ville. Les matériaux utilisés sont donc exclusivement naturels ou provenant des déchets générés par notre société.
L’ensemble des matériaux ayant servis à la réalisation du projet ont été récupérés à proximité. Certains ont été récupérés directement sur le site (parpaing qui servaient au murage des bâtiments du site, graviers et sable provenant des talus qui barrait l’accès au terrain, branchages récupérés lors du débroussaillage, etc.), d’autres dans des entreprises proches (récupération de pneus usagés dans les garages voisins, récupération de bois chez des négociants bois, etc.). Enfin, certains matériaux proviennent de glanages effectués sur des chantiers de démolitions ou de construction. Ce choix de construire en matériaux naturels ou de réemploi a été guidé par des motivations économique, écologique et symbolique.

Aspect économique : le budget alloué au projet d’aménagement n’est que de 2000 € (1500 euros pour l’intendance et 500€ pour le montant des travaux).
Aspect écologique : soucieux de l’impact du coût environnemental des matériaux, nous avons souhaité utiliser des ressources locales (limiter les transports) et des matériaux dit désuets pour éviter le prélèvement de nouvelles ressources et le coût énergétique du recyclage.
Aspect symbolique : enfin, l’aspect symbolique occupait une part importante dans ce choix. Construire en réemploi, c’est participer activement à une critique de la société consumériste dans laquelle nous vivons. Cette démarche s’inscrit et trouve naturellement sa place dans ce lieu, destiné à la production et à la diffusion de culture musicale alternative.
Alternative à la surconsommation de matières, construire en réemploi implique une plus grande flexibilité et adaptabilité dans la conception des projets, inévitablement dépendante des ressources disponibles.